Une image seule ne suffit pas...

Pour avoir un bon compost il faut ajouter dessus les déchets récents. Après l’hiver les déchets du dessus ne sont pas encore mûrs. Il faut donc les retirer du dessus pour prendre le dessous et remettre le dessus qui deviendra le dessous sous peu, sous réserve que l’on ait mis dessus d’autres déchets. Et ainsi de suite, le dessus devient le dessous, seul utilisable, ainsi il y a toujours un dessous si l’on pense à couvrir dessus.

Pour ceux qui n’ont pas de sous, c’est le meilleur moyen d’éviter d’en gaspiller. On peut même tourner son compost sans dessous, si l’on a des dessus, ça ne se voit pas. Bref, le compost n’est qu’une histoire de dessus dessous, on va pas en faire des souvenirs ineffables.

Plus l'homme va vite et plus lentement il s'approche de la sagesse.

Si seulement ceux qui se partagent le monde

s'émerveillaient en regardant jouer des enfants.

Si seulement le temps qui passe continuait de nous enivrer.

Mettre Paris en bouteille, nous laisser respirer.

Si seulement.

Si seulement le mensonge et l’argent cessaient d’asservir le monde,

et guérissaient la faim, son calvaire et ses martyrs.

Rendre le rire addictif et le jeu sans vainqueur.

Enfin me dire je t’aime au bon moment.

Et pas qu’au nouvel an.

Si seulement

J’avais été moins gros, plus grand, moins con et pourtant…

Si seulement la solitude et la réserve

M’avaient fait paraître passionnant, plus attirant, plus attachant.

Si seulement celle qui se cache au milieu des ombres

Pouvait me rendre plus présent. Si seulement.

Il est parfois des interdits qui n’en sont pas.

La route semble pourtant tracée. On peut y accéder sans difficulté malgré l’obstacle. Au delà, rien n’est suggéré, aucun autre sentier n’est dessiné. Tout est possible à improviser, rien n’est envisageable si ce n’est le chemin de l’envie et de l’envie seule. Ou bien la barrière interdit la civilisation pour préserver l’au delà ? Comme un repère, une limite pour prendre conscience d’une frontière. Simplement un avertissement sans rien interdire vraiment. Vous iriez vous ?

Je suis métissé de contemplation et de solitude. Parfois. Je peux être triste et souriant, heureux et pitoyable. Un jour jour lune, l’autre soleil, frétillant ou malade comme un chien. Je suis en mélange, morceau de l’un et partie de l’autre. Je suis un tout. Je suis la vie. Je me nourri d’azur et d’immensité.

Une trouée dans le feuillage, quelques flaques de lumière, un oiseau qui s’envole. Une vague d’herbes hautes qui ondule, un mouvement furtif, un cri et le parfum de la terre. Je sens en moi les émotions m’absorber. Entièrement, pleinement. Dans ces instants de vibrations intenses je fais corps avec la nature. Tout palpite autour de moi. Un moment d’exception.

Des enfants jouent et au royaume des jeux, les joueurs n’ont pas d’âge, par contre ils ont des ailes. Ils volent, ils sont heureux, ils jouent, s’amusent et s’enivrent des parfums du vent. Puis, sans prévenir, les adultes se mettent à tirer comme au ball-trap ! Regarde ! Des adultes-enfants qui s’échappent ! Vas-y tire ! Les laisse pas partir… Tu sais pas de quoi ils sont capables ! Tire j’te dis ! Alors les adultes-enfants retombent, blessés, parfois mourants. On s’en fout, ils sont là, parmi les vrais adultes, ils ne s’échapperont plus. Le feu qui remplissait leur regard s’éteint peu à peu, s’éclaircit jusqu’à devenir vide. Ils sont redevenus adultes et peuvent à nouveau travailler, participer aux jeux télévisés, prendre le métro ou se coucher parce que c’est l’heure.

Vous qui entrez dans ma tête au travers de ces quelques lignes, ne faites pas attention au désordre. Je viens juste de commencer à ranger. Enfin pouvoir ordonner, trier les choses mauvaises des bons souvenirs. Je voulais vous accueillir dans de bonnes conditions. Que vous vous sentiez un peu chez vous. (Comment c’est chez vous?) Je sais que la décoration n’est pas toujours artistique mais je pense que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. On a tous la même tête, le même cerveau. Les dérangements éparpillés dans mes méninges en confinement, sont dus à une grande confusion qui sera je pense, à nouveau classée et répertoriée sous peu…. Mais peu importe. Là n’est pas le sujet : Et vous ? Comment allez-vous ?

Pour faire une bonne cuisine des mots il faut d’abord de bons ingrédients. Une histoire, une anecdote si possible captivante. Il ne faut pas mettre la fin avant le début, même si l’on raconte des salades. Il faut choisir savamment ses épices et ses aromates. Préférer « fesse » à « cul », etc. .. Soyons subtil et délicat. Ne pas abuser des liants même s’ils sont parfois onctueux en bouche. Positionner clairement la ponctuation, sinon le plat ne développera pas tous ses arômes. Enfin, si vous battez les mots, si vous les mélangez, les assemblez, prenez soin à tout remettre dans l’ordre au risque d’être immangeables.

Je ne suis pas suffisamment charismatique. Je ne suis pas empreint d’une force qui soulève les foules. Mes loisirs, mes passe-temps ne sont restés que des occupations. Et pourtant elles sont devenues bien davantage qu’un centre d’intérêt. Elles m’ont nourri du matin au soir, elle ont absorbé mes pensées, au jour le jour. Il faut s’occuper sinon on meurt à petit feu, doucement, tristement. Ces espaces de liberté, de création m’ont contenté car je n’ai pas su devenir passionné, encore moins passionnant. Il faut me résigner une fois de plus à ne pas être un fou, à ne pas être habité, à ne pas être génial. Toutes ces activités qui m’ont souvent mises en appétit sans jamais me rassasier vraiment, ont été enthousiasmantes sans être envoûtantes, jamais. Voilà pourquoi aujourd’hui je décide d’en changer l’orthographe pour mieux me correspondre : Mes occu-passions ne sont ni l’une, ni l’autre, mais c’est déjà bien d’en avoir.