Dimanche matin
Dimanche la lumière était belle ; comme elle l’est habituellement aux heures matinales ou tardives de la journée. Rien n’est encore écrasé, aplati par le soleil au zénith. Les ombres sont douces et allongées, mais surtout la transparence de l’eau est exceptionnelle. Un projecteur éclaire sans vergogne le fond de la rivière. Toute l’intimité de l’eau et de ses caches a disparue. On y voit comme si l’on nageait dedans. Plus rien n’est abrité, tout est offert. Les algues, les pierres et les nénuphars sous lesquels se prélassent habituellement quelques poissons, sont visibles. Les deux mondes se confondent enfin, comme pour se parler, se montrer tels qu’ils sont, sans secret ni pudeur. Tout est là, sous mes yeux. Profitons-en, asseyons-nous et comptons les cailloux, le reste peut bien attendre…