Le miroir
Certains passent indifférents à côté de pauvre gens, les vêtements usés, les joues creusées, grelottants, souvent répugnants. D’autres s’amusent de voir se hisser des barbelés pour emprisonner la faim, l’effroi et les sanglots. Quelques-uns rigolent de bon cœur quand des amours se meurent, quand on se fait berner par ceux qui se partagent le monde, quand on tue, par l’argent, la terreur et le trouble. Beaucoup croient apprendre, statufiés devant l’écran aux heures de « grandes écoutes » ; c’est l’indigence du discernement qui s’insinue comme une tumeur. Désabusé, devenu insensible par l’habitude des enfants torturés, des fillettes prostituées, de la foule exaltée…. Pause…Je lève les yeux au ciel et regarde dans le miroir. Nous marchons sur la tête, c'est à n'en pas douter.