Le mendiant
Évidemment quand on est grand, huppé et doté d’un long cou à ressort, on imagine pas combien la vie est difficile en hiver. Plus rien à se mettre dans le bec. Les grenouilles vous le diront vous qui les chassez. En hiver, elles dorment, mais moi non. Je suis obligé de me nourrir, les insectes sont cachés. Ils dorment aussi… les graines se font rares, elles hibernent. Ma famille est partie depuis des mois maintenant. Papa, maman, ne s’occupent plus de moi. Je n’ai plus un sou, ils ne m’ont rien laissé. Les allocations sont inaccessibles pour les petits oiseaux. La sécu, le RSA, les pensions, nous n’avons rien, rien de rien… Allez, s’il vous plaît, m’ssieurs dames ! Une petite pièce, un bout de pain… Soyez sympas, me laissez pas… S’il vous plaît...