Fini la taule et les embrouilles
Laisse ta tête sur mon épaule
Tes cheveux me chatouillent,
Ça fait drôle.
Fini la cabane, le cachot
Laisse ta tête sur mon épaule
Tu me donnes chaud
C'est bon.
Sorti de la case prison,
Laisse ta tête sur mon épaule
Amorce ma guérison
Ton cœur bat.
Je te sens si douillette
J'aime bien quand tu miaules
Laisse ta tête sur mon épaule
Ou mon épaule sous ta tête
Je suis bien.
Enfin.
On comprend l’importance des congés payés, des RTT, des pauses… Alors respect pour le patron. Il nous a fait aménager un entrepôt spécialement pour pas qu’on parte trop loin au cas ou les commandes arriveraient, mais qu’on soit bien quand même. Du coup, je peux faire visiter l’usine aux enfants, c’est instructif. Ma femme est contente, elle adore le caravaning. Bon, juste un reproche, c’est un peu petit pour une famille de 5 mais comme dit le patron : « A ce prix-là, faut pas demander la lune non plus ! » ; C’est vrai qu’on bénéficie d’une remise spéciale pour le personnel. Sympa. Avec les tickets restau', on peut même continuer à profiter de la cantine. Et puis même s’il pleut, on peut faire barbecue, elle est pas belle la vie, comme y dit l'patron ? Eh franchement, dire qu'il y en a qui se plaignent...
Pourtant j’ai cherché… J’ai fouillé partout, tout retourné, jusque dans la corbeille, les tiroirs, les chemises, les classeurs… Partout que j’vous dis ! Bon sang, j’ai quand même pas pu le jeter ? Impossible que je l’ai ramené à la maison, aucune utilité chez moi. Mais où peut-il bien être ? Bon, ceci étant, je ne vais pas en mourir non plus, faut pas charrier. Et puis, même si je ne le retrouve pas, mon employeur en trouvera une autre, après tout. Il connait bien ma façon de faire, Il est convaincu de l’importance de cette formation dans mon travail. Alors ? J’arrête de chercher. De toute façon je ne suis pas certain qu’un compte-rendu de formation aussi succinct me soit vraiment indispensable comme il dit ! « Classement, rangement et archivage », franchement, on n’a pas autre chose à faire ?
Il est des paysages qui vous enveloppent. Le mélange des pierres et de l’eau peut être, l’ambiance des montagnes dans la brume sans doute, la lande, la mousse et la bruyère en mélange. Il est des endroits où l’harmonie résonne comme un accord parfait. Une note pure, juste et mélodieuse. Il est des instants pendant lesquels la douceur végétale, la dureté minérale et l’élégante simplicité d’un pont, vous transforment et vous laissent sans voix. Il est des décors qui sont chargés d’un insaisissable soupir, des lieux dans lesquels on s’abandonne tant ils sont enivrants.
Puis, petit à petit, lentement mais sûrement, la végétation se mit à germer dans les endroits les plus improbables, à pousser, s’élever, se répandre et envahir tout ce qui ne lui plaisait pas. Elle recouvrit le bitume et le béton, habilla le fer et la rouille d’élégants manteaux de verdure rafraichissante. Plus d’ordures, de zoos ou de supermarchés. Plus de bidons d’huile, de papiers gras, de canettes et de verres brisés. Plus aucun bruit urbain, mécanique, robotique et violent. Plus d’agression, de cris, de larmes et de douleur. Plus d’indifférence, de haine ou de désolation. Plus d’armes, d’avions, de massacres et d’incompréhensions. Bref, plus d’humanité en somme.
Les murs supportent de plus en plus difficilement ces assauts de l’obscurité. Ils savent l’inéluctable destin qui les attend. Ils connaissent, par la rumeur, le déclin, la décrépitude et la ruine. Le ciel s’assombrit et la pénombre apparait, mesquine et insidieuse. Elle envahit les lieux et semble tout dévorer sur son passage. Les volets aussi se ferment à l’arrivée des ombres de la nuit. Elles gagnent et rongent jusqu’au dernier espace encore éclairé. C’est terrible de vieillir…
La glace, l’eau, le froid intense ont transformé le lac en petite banquise. J’observe : Ni pingouins, ni ours polaire, je suis bien toujours en Champagne. Le soleil vient de se lever et irradie le bord de la plage juste devant moi ; malgré le vent je sors les mains de mes poches et bouge sur le côté pour déplacer mon ombre gigantesque hors du cadre. Je suis entièrement absorbé par mon image, la lumière est capricieuse, il faut saisir l’instant et… Patatras, non seulement je tombe lourdement mais je mets 3 bonnes minutes à me relever après 2 nouvelles chutes… Des cygnes me regardent de loin. Je sais ce qu’ils pensent : « encore un humain ! » Faut dire que marcher sans crampons sur la glace, faut être givré !
Tu es faite femme, esquisse et irréelle. Tu es faite de gris, de clairs et de moyens. Je sens que tu es faite de malice et de douceur. Tu es faite à ma main pour la photo ou le dessin, et sans vouloir être irrévérencieux, j’irais même un peu plus loin. Tu es faite d’attente et de solitude, dommage, car tu n’es faite que de crayon, de poudre et de graphite et tu resteras dans mon carton. Tant pis.
Je suis écœuré par tant de manipulations et d’abrutissement. Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer depuis le 11/09/2001, avec, tout de même 3000 morts, pour qu’un tel martèlement ait lieu aujourd’hui. La galvanisation des masses comme on dit… Tous les jours, sans faille, les magnats de la presse, qui, je le rappelle ne sont que 3 à détenir plus de 70% des médias (Lagardère, Bouygues et Dassault… (On appréciera) nous assènent de morceaux de vidéos, de bouts d’enquêtes, de raisonnements psychomesdeux, de témoignages divers…. Tous les jours, je me dis : On attaque la moelle de l’os, demain ce sera fini… J’ignorais qu’il y avait encore à ronger après la moelle. Et dire que je me suis déplacé, innocent mais résolu à un sous-sous-rassemblement ayant accueilli un chorus des cloches de Notre-Dame, un hommage à la police, et des invités prestigieux parmi les plus respectueux au monde de la liberté d’expression (Egypte, Turquie, Israël, Hongrie, Gabon, j'en passe… Quelle ignominie !). J’ai (presque) honte d’être Charlie, et comme lu déjà quelque part, je me sens plus Charlot, triste de ce qu’il s’est passé, continue à se passer, avec, en toile de fond un grand filtrage sur le Web, dont on ne parle pas beaucoup, mais qui va servir à pas mal de monde (une surveillance accrue ne fera pas de mal au SCRT). L’INPI a reçu plus de 50 demandes de dépôt de marque « Je suis Charlie », une appli "je suis charlie" (à quoi ça sert ?) récupérée par Apple à titre "gracieux" (nice matin), bref, les récupérations mercantiles et politiques sont en marche, on s'y attendait mais ça fait toujours autant mal. Je reste un pauvre petit mouton isolé qui tourne le dos à l’espérance, une fois encore.
J'ai posté de façon précipitée mercredi soir un message intitulé "Allah est un assassin"... Je l'ai retiré dans les minutes qui ont suivi, seules les personnes abonnées en ont eu connaissance. Voilà ce qu'aurait du être le "vrai message", mais ce n'était pas le moment :
Que l’on veuille faire passer sous le compte de « l’amour » de Dieu et des hommes un refus d’homosexualité car la seule famille qui vaille, c’est celle d’un couple marié hétérosexuel avec des enfants (de préférence fille et garçon… Malheur aux garçons qui « rosissent »…) ; que l’on veuille mettre sous le compte de la spiritualité les valeurs de mariage, de divorce et de remariage qui, en principe n’a pas le droit de cité, mais qui ne gêne plus l’église quand il s’agit des gouvernants ; qu’il s’agisse de rapprocher les hommes de Dieu en interdisant le mariage des prêtres et l’ordonnancement des femmes ; que l’on trouve normal le refus de l’avortement au profit de l’accouchement sous x dans le meilleur des cas suivi d’abandon ou de caches secrètes au fond des couvents (Mazarine, ça vous parle ?) ; que l’on accède au mariage dans le but unique de regrouper des terres ou des fortunes sous couvert de respecter les dogmes catholiques ; que l’on prenne en exemple la nature, mère de toutes les beautés de la terre et dans laquelle existe l’homosexualité, la polygamie, le cannibalisme, la pédophilie, l’hermaphrodisme qui permet de distinguer les êtres humains par le truchement de l’enfer ou du paradis, bref que l’on veuille bien m’excuser si aujourd’hui, bien qu’étant souvent déchiré par la moralité humaine d’un côté et l’origine de toutes choses de l’autre, je reste agnostique et laisse ma « spiritualité » à l’état de veille. Qu’en ces journées de deuil qui touche le monde et bien que l’islam soit en première ligne, je reste conscient que celui-ci est exclusivement soumis, lui aussi, à un dieu unique et par conséquent aussi dangereux que les censures du catholicisme énoncées ci-dessus.
La religion, quelle qu’elle soit, est aujourd’hui une source évidente d’obscurantisme et de fondamentalisme, comme elle l’est depuis l’époque des croisades.
Ceux qui organisent le monde, organisent la souffrance et son anesthésie. La plupart des gens vivent en somnambules, partagés entre la crainte et le désir de s'éveiller (Raoul Vaneigem)
