Les vaches
Tu peux penser ce que tu veux, nous, on est en famille, on broute, on est peinards, on choisit nos fleurs, on est bien quoi. Parait que c’est très beau ici, nous on voit pas bien mais comme on sait pas ce qui est moche, peu importe. Allez les garçons, on va rejoindre papa qui roupille près de la rivière. Dites "joyeux noël" aux m’ssieurs dam’ en passant, z’ont l’air gentils, ça leur fera plaisir.
Pause...
Avant la pause, voilà un texte de Gilbert Laffaille qui fut pour moi, un véritable révélateur à l'époque où il a été écrit (années 80')... Ce texte illustre à merveille ce que je ressens pour les images.
Les images ne sont pas des images, elles sont bien davantage
Comme un chagrin sans cause
Une histoire, un appel, un présage, un poisson qui surnage
La mémoire d'autre chose
Les images ne sont pas des images mais la foudre et l'orage
Et la pluie sur les tuiles
L'arc-en-ciel, l'éclaircie sur la plage, l'horizon qui voyage
L'apparition d'une île
Les images ne sont pas des images mais des instants sans âge
Que la poussière dépose
Des pensées insouciantes et volages ou l'innocent message
D'un sourire qui repose
Les images ne sont pas des images mais les bulles des naufrages
Et la flore des abîmes
Des coraux où les courants font rage, une amphore, un visage
Le passé qui s'anime
Les images ne sont pas des images, la lumière se propage
Et les étoiles explosent
La rivière s'évapore en nuages, l'oasis en mirage
Tout est métamorphose
Les images ne sont pas des images mais la fibre des pages
Où je t'écris ces lignes
Un roseau, la forêt du langage, le mica des rivages
Un univers de signes.
Je reviendrai sans doute un jour, ici ou ailleurs sous une forme ou une autre...En tous cas merci de votre présence, de vos commentaires souvent pertinents et drôles... Le temps est venu de passer à autre chose ; Je vous souhaite d'excellentes fêtes et plus encore. Bises aux filles ! A bientôt ?
Mon petit paradis
Mickaël LEFEVRE . Photos non libres de droits. ... 7/7 FIN...
La brume vient se suspendre à la lumière et la soie vagabonde devient satin. Dans la froideur opaque, un chant s’étouffe, palpite encore et le coton douillet devient velours. Ainsi vêtu, le jour semble prendre conscience, plane, vire et se place avec précision. Les silhouettes osseuses s’éclairent, les toiles d’araignées suent, les ombres se bordent d’écume, le silence agonise.
Salamandre
Mickaël LEFEVRE . Photos non libres de droits. 6/7
Imagine-toi rampant dans la mousse, sans conscience du monde, juste ton environnement immédiat. Imagine-toi avec pour seules et uniques préoccupations la chasse et la survie.
Imagine-toi ressentir les moindres vibrations, les plus légers déplacements d’air.
Imagine-toi ne vivre que par instinct, par réflexe et automatisme, rien d’autre.
Imagine la peur, la vraie, sans espoir ni espérance.
Imagine ne rien savoir mais tout sentir.
Alors si tu arrives à imaginer cela, tu viens du fond des âges et l’on te doit beaucoup.
Cormoran
Mickaël LEFEVRE . Photos non libres de droits. 5/7
En quelques secondes à peine, j’ai été happé, transporté dans un autre univers, celui du regard. Un des sens qui véhicule souvent plus d’émotions que la parole. Hypnotisé par son œil irisé de cobalt et d’émeraude, j’entre dans un miroir, une ouverture sur l’au-delà et je traverse. Je distingue un monde entier, calme et paisible. Un monde dans lequel je suis à cet instant précis et dans lequel je prends plaisir à rester. Puis, je reviens peu à peu de ces rêveries lointaines, prends du recul, redessine les contours de l’œil, glisse le long du jaune jusqu’à la commissure du bec et j’y vois autre chose encore, un profil… Vous aussi ?
Sarcelles
Pouillot fitis
Mickaël LEFEVRE . Photos non libres de droits. 3/7
Immobile, planté dans ce décor irréel, je respire lentement et j’attends… Les jumelles glissent doucement, mes mains se relâchent, serrent à nouveau, l’attente devient intemporelle. A droite, une boule de tiédeur et de plumes rebondit sur le sol. Plus loin, un petit instrument affûte ses cordes, aiguise sa voix et jette ses notes en toute évidence. Les sensations jaillissent au rythme des envols et des chants.
Ombres chinoises
Mickaël LEFEVRE . Photos non libres de droits. 2/7
Comme un rideau qui s’ouvre sur une scène. Un théâtre improbable offert au spectateur, elles tournent, dansent et virevoltent. La découpe de leur silhouette est taillée au rasoir. Elles se détachent et s’amusent comme des ombres chinoises sur un décor de ciel. Le spectacle est vivant, rare et unique. Elles ne jouent que pour moi, du moins, c’est ce qu’il me plait à croire.
bécassine
J'entame une toute petite série réalisée en début d'année grâce à un camarade photographe qui a bien voulu me "prêter" ses images pour que je lui "prête" des textes, qui ont été présentés lors d'une manifestation "photos-livres" à Bar en juin dernier... Mickaël est photographe animalier comme vous pourrez vous en rendre compte. Beaucoup de talent et de charisme. Voici le lien vers son site :
Bien évidemment toutes les photos présentées ici ne sont pas libres de droits...
Le visage éclairé, le maquillage parfait, elle apparaît un peu timide comme au jour du premier rendez-vous. Farouche elle redresse la tête avec fierté, écoute, observe, puis semble se détendre. Son vêtement de plumes semble peint. De quelle délicatesse l’artiste a fait preuve ! Elle se détache sur fond d’herbe, se mélange à l’ocre jaune, aux bruns, apparaît de nouveau, puis disparaît encore. Furtive, inaccessible elle sait conserver son inquiétude et sa méfiance pour rester libre et sauvage.