Bicentenaire
Extrait d'un conte pour les enfants : Conciliabule (un enfant parle aux arbres...)
…L’enfant demande au bicentenaire de raconter comment c’était avant, il y a deux cents ans…Il écoute comme une histoire pour s’endormir, comme un conte, il s’émerveille. Il découvre les nichées extraordinaires d’oiseaux qu’il n’a jamais connus. Les jeux d’escalades et de cache-cache auxquels les enfants ne jouent plus. Regarde bien mes cicatrices, mes tatouages, tous ces cœurs transpercés. J’en ai abrité des amoureux en deux cents ans…lui confie bicentenaire.
Puis, il reparle de la grande tempête qui avait réussi à décapiter cinq de leurs amis et en blesser gravement vingt autres. Les hommes avaient pris leurs restes pour faire du feu et se chauffer en hiver ; au moins il savait qu’il était utile, jusqu’à la fin.
-Vous servez à plein de choses dit l’enfant au bicentenaire.
-Oui, répondit-il, tout sert sur un arbre, le bois pour chauffer ou fabriquer des meubles, des maisons, des jouets, les branches pour abriter les oiseaux ou les écureuils, pour protéger du vent, de la pluie ou du soleil et puis, les feuilles qui servent à protéger nos racines et à fabriquer du compost, les malheureuses…
-Pourquoi les malheureuses s’étonne l’enfant ?
-Parce qu’elles nous quittent tous les ans, elles ne vivent avec nous qu’une seule saison, elles sont parfois tristes de nous abandonner, elles s’étaient attacher à leur branche si j’ose dire… d’ailleurs, sais-tu que chez les feuilles, on ne dit pas : « Quand les arbres perdent leurs feuilles », mais le contraire : « Quand les feuilles perdent leur arbre »…