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Une image seule ne suffit pas...
26 février 2014

Ennui

bar sur aube (11)

Nous ne voulons pas d'un monde où la garantie de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui...

(Raoul Vaneigem)

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23 février 2014

La tuilerie

tuilerie

Ce soir les grands feux commencent. Ils vont durer pendant deux semaines. Les fours vont monter en température jusqu’à 1000 ° et le maître des feux les alimentera jours et nuits sans relâche. Le charbon, le bois, tout est prêt ; le maître est imprégné de chaleur et de lumière. Dans les fours, des centaines de tuiles, de briques craquent et se rétractent sous les flammes. L’argile se durcit, se transforme et se colore. La terre est ainsi ; elle se nourrit du feu et s’embellit de rouge. La tuilerie est ancrée au sol, aux traditions ancestrales de l’époque ou la matière était noble et traitée avec respect. Dans la tuilerie, flotte cette odeur particulière de la terre et du bois, cette chaleur envahissante qui finit par vous engourdir. Mais ces parfums, ces couleurs chaudes, ces bruits de craquement du feu ne sont qu’un décor. Ce qui envoûte dans la tuilerie, c’est l’esprit. Le souffle gigantesque du travail accomplit avec perfection, acharnement et passion depuis des générations entières.

20 février 2014

En vrac

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J’ai fait un rêve étrange cette nuit. J’étais dans une grande salle aseptisée, propre, bien rangée, ordonnée. J’éprouvais une sensation de malaise, comme si je n’étais pas chez moi, ou plutôt pas là où je devrais être. Puis, je traversai une bâche en plastique comme Orphée dans son miroir. Un autre chemin, d’autres lieux pourtant si proches. Au-delà de ce court voyage, je me retrouve au milieu de caisses et de bidons empilés, en vrac comme une salle aux trésors. Une multitude d’endroits à fouiller, à découvrir dans une lumière chaude et douce. Soudain je me sens à l’aise et bienheureux. Aucun classement, pas d’agencement, un endroit envahi par  les poussières du temps, la confusion et le désordre. Je suis bien, je suis chez moi, ou plutôt, là où je dois rester.

17 février 2014

La mante

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Vivement qu’un mec m’approche. Ils sont un peu cons heureusement. Y’a que mon cul qui les intéresse. Ah ah, s’ils savaient ! Allez viens mon grand, approche. Oui c’est ça caresse moi un peu, j’adore. Mmmhhh, t’es en forme toi hein ? T’as envie mon salaud ; allez vas-y prends moi. Yeahh, c’est bon ; l’amour, le soleil, la chaleur… Aaahhh ça fait un bien fou.

Tiens ça m’a donné faim tout ça ! Chéri ? t’es là ?...

14 février 2014

Le chemin de promenade

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Le chemin de promenade rampe à l’intérieur de l’abbaye comme un long squelette de pierres. Seuls les bruissements des robes et le glissement des sandales animent le défilé de prières. Je le sens entrer dans les veines des moines et remplacer leur sang par un puissant appel. Il serpente et se déplace à leur vitesse, prend son temps pour mieux les prendre, les envahir et s’emparer d’eux. Il se nourrit de leurs méditations, enfle et grossit pour s’approprier l’abbaye toute entière. Au dessus, sans rien voir, on sent comme une voûte immense qui filtre ce qui entre et restitue la prière. Le dôme respire régulièrement, puissamment en donnant vie éternelle au domaine.

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11 février 2014

Chanson Ghanéenne

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J’ai d’abord rangé mon passeport
Posé mon sac, humé très fort
Ces parfums de chaleur humide
Qui embaumaient l’aéroport
Après 200m de couloirs
Ville poubelle, teinte de noir…
La capitale du cacao
Quelques vendeurs de noix d’ coco

Souvent on n’était pas d’accord
Mais c’est grâce à toi qu’j’ai appris
De KUMASI jusqu’aux mines d’or
Le grand peuple des Ashantis
Vous n’avez plus rien à apprendre
Nous, plutôt n’avons pas compris
Que la vie c’est à s’y méprendre
Autre chose qu’une question de prix ?

Sur le barrage d’Akossombo
Au-delà des terres rouges de Kano
Tu m’as fais écouter la brousse
Et découvrir la grande volta
J’ai senti comme une grande secousse
Quand tu t’es mis à déclamer
Le regard fier, l’air exalté
« Everywhere is just Africa !»

Où est la ligne ?
Où est le trait qui nous sépare ?
Où se trouve le fil du rasoir
Qui fait de nous des étrangers
Sans qu'on ait rien demandé...

LIREINE

8 février 2014

Au bord de l'étang

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Il était né solitaire Il aimait par-dessus tout ces moments de recueillement. Se retrouver avec soi-même loin des villes et de ces gens qui semblaient avoir été fabriqués en série. Il avait le sentiment d’être vrai, entier, d’être lui, en parfaite harmonie avec la nature, les sens en éveil, sauvage et paisible. La lumière du matin commençait à peindre les ombres et à répandre cet incomparable parfum ; les champignons, le sous-bois humide et chaud, la mousse, cette odeur envoûtante qui oblige à fermer les yeux pour mieux s’enivrer, se saouler des parfums de la terre.

extrait de "Émouvance" 

5 février 2014

Certitude

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Photo militante, stop. L’homme finira par crever de ses inventions et de son progrès, stop. La technologie, la science, sont comme la gourmandise, stop. Les abus et les excès auront raison de l’humanité, stop. Définitivement stop.

2 février 2014

L'envol

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L’oiseau prend son envol et va cueillir de la pointe de son bec un morceau de nuage. Il revient se poser sur la branche et le dépose sur une feuille, qui le goûte, le transmet aux racines qui abreuvent la terre. Les feuilles se tendent encore pour respirer le ciel mais rien n’y fait. Seul l’oiseau est capable d’unir les forêts aux nuages, de se nourrir des unes et caresser les autres. L’oiseau est un magicien qui sait parler aux nues et comprendre la terre car les mots sont les mêmes et leur langage lui appartient.

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